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Chers amies et amis producteurs de lait, chers intéressés,
Dans quelques semaines, elle appartiendra définitivement au passé. La régulation des volumes laitiers en place depuis 1984 est, en effet, supprimée. Il y a plus de 30 ans, l’introduction des quotas poursuivait deux objectifs :
D’une part, l’organisation du marché devait redevenir finançable. A cette fin, il était indispensable d’aplanir les montagnes de beurre et de vider les lacs de lait en Union européenne. Cet objectif fut atteint en peu de temps. En l’espace de quelques années, les coûts d’organisation du marché pour le secteur laitier déclinèrent de 7,5 à moins de 2 milliards d’euros.
D’autre part, les prix versés aux producteurs devaient être stabilisés afin d’éviter les failles structurelles. A son tour, cet objectif fut concrétisé même si les prix du lait versés aux agriculteurs auraient pu être encore mieux configurés grâce à une application plus cohérente des quotas. Cependant, la cohérence n’était nullement souhaitée d’un point de vue politique car par le passé comme aujourd’hui, il s’agissait d’exploiter le « filon de l’exportation ». En résumé, la régulation par les quotas s’avéra être, pour les Etats, un instrument efficace et peu coûteux de stabilisation du marché du lait. Pour les éleveurs laitiers, les quotas contribuèrent, dans une certaine mesure, à la mise en place des conditions-cadres fiables. En réponse à certaines fédérations qui déplorent que la régulation par les quotas n’a pas fonctionné, il convient de dire que cet instrument a fonctionné exactement comme l’avaient envisagé les utilisateurs.
Les graves crises ayant secoué le marché en 2009 et en 2012 ne sont pas imputables à la régulation par les quotas mais sont exclusivement les corolaires de la libéralisation du marché du lait et au fameux « atterrissage en douceur ». Une gestion souple de la production aurait permis immédiatement de stabiliser le marché et donc d’éviter de telles crises qui ont coûté des milliards de pertes aux éleveurs laitiers.
Et maintenant ? Depuis novembre 2014 et l’annonce d’un superprélèvement d’environ 20 centimes par kilo excédant le quota (un montant-record intimidant), les livraisons de lait ont nettement reculé. Indépendamment de la douleur associée au superprélèvement exigé de ces exploitants qui, durant la première moitié de la campagne laitière, ont produit du lait à tout va, cette mesure a efficacement freiné la chute des prix. Les cours des produits de référence tels que le beurre et le lait en poudre se resserrent et le marché est momentanément stabilisé.
Et pourtant, que se passera-t-il après le 1er avril ? Selon toute probabilité, les éleveurs laitiers, dans de nombreux Etats membres de l’UE, augmenteront nettement leur production, sans se préoccuper des conséquences sur le marché du lait. Une nouvelle chute spectaculaire des prix semble inévitable et la prochaine crise se profile déjà sur le marché.
Dans le souci de contrecarrer ces dysfonctionnements récurrents du marché, l’EMB enjoint les décideurs européens à mettre en œuvre un programme de responsabilisation face au marché. La situation actuelle et les développements des 3-4 derniers mois démontrent de façon éclatante qu’avec des directives claires et de la volonté politique, il est parfaitement possible d’atténuer, de façon ciblée, les soubresauts du marché. Même en l’absence de quotas, un programme de responsabilisation peut inciter les producteurs de lait à adopter un comportement conforme au marché. Quiconque augmente sa production en dépit de la saturation des marchés, doit aussi en assumer la responsabilité et s’acquitter d’un prélèvement de responsabilisation du marché. Par contre, quiconque réduit sa production en pareilles circonstances, doit recevoir une prime. Ainsi un environnement fiable peut être créé et la production laitière peut être assurée partout en Union européenne.
Romuald Schaber, President de l’EMB
EMB Bulletin Mars 2015
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