Milcherzeuger Interessengemeinschaft
DE

Contact


MIG Belgique
rue de l'Eglise 24
B-6280 Villers-Poterie

Tél.: +32 (0)471 57 03 04
E-Mail: alain.minet@hotmail.be
ING 363-0523329-54
27.11.2012
Raphaël, jeune producteur de lait: "Je ne m'octroie aucun salaire"

Un jeune agriculteur du Brabant wallon témoigne de son quotidien très précaire. Vu le prix du lait pratiqué actuellement, Raphaël Minne est obligé de produire à perte, comme la majorité des producteurs de lait.

Agé de 29 ans, Raphaël Minne a repris il y a cinq ans la gestion de la ferme de son père située à Perwez, dans le Brabant wallon. Ce défi ambitieux tourne aujourd’hui au drame, en raison du prix du lait qui ne dépasse que rarement les 30 centimes d’euros le litre. Une rentrée qui s’avère bien insuffisante pour payer les emprunts et les fournisseurs. "Le prix minimum que l’on devrait avoir, c’est 40 cents pour pouvoir s’en sortir et avoir un petit quelque chose. Ici, on ne s’octroie pas de salaire, on regarde vraiment à ce que l’on doit faire", indique le jeune producteur de lait au micro de Christophe Clément.

 

Contraint d'avoir un deuxième job

Les revenus de son exploitation reposent uniquement sur la production laitière. Pour faire vivre sa famille, l’épouse de Raphaël travaille comme salariée dans le secteur pharmaceutique. De son côté, après s’être occupé des animaux, il est contraint de travailler dans une sucrerie. Ce double emploi est la seule alternative possible pour pouvoir payer ses dettes. "Quand on a une communion ou un mariage, les bêtes n’attendent pas. C’est notre choix, mais si en plus nous ne sommes récompensés c’est vraiment impensable", souligne Raphaël.

 

"Il ne voie jamais son fils"

Les journées du jeune agriculteur sont très chargées: elles débutent à 5h du matin pour se terminer après 21h30. La situation est dès lors devenue intenable aussi bien pour lui que pour ses parents qui se disent à bout. "C’est très courageux. Je lui avais déjà dit qu’on pouvait arrêter la ferme si c’était très difficile. Cela va être dur pour lui de continuer. Même sa femme qui va travailler. Et il a un petit enfant qu’il ne voie jamais", regrette son père Baudouin.

Arrêter de traire et remettre la ferme, Raphaël y a déjà songé. Mais pour le moment l’amour du métier demeure plus fort. C’est la raison pour laquelle il choisit de continuer, en espérant des jours meilleurs.